Le Château de Merville
En 1734, le marquis Henri-Auguste de Chalvet-Rochemonteix, grand sénéchal de Toulouse et d'Albigeois, hérite de son frère la seigneurie acquise du marquis d'Escoda de Boisse, et décide d'y édifier une somptueuse bâtisse de briques roses, dont la construction débute en 1743. Véritable homme des Lumières, il dicte lui-même les plans de construction à l'architecte toulousain Maduron. Les travaux durent un peu plus de quinze ans.
A la mort du marquis de Chalvet, en 1772, le château passe à son fils André-Antoine, qui, bien que jeté en prison sous la Terreur, parvient à garder sa tête mais aussi son château ! Par chance, Merville conserve son ameublement et son décor. La petite-fille d'André-Antoine fait entrer Merville dans la famille Villèle, puis la maison passe par héritage au marquis de Beaumont du Repaire dont descendent les actuels propriétaires. |
Les pièces d'apparat du corps central ont été conçues en enfilade autour d’un grand salon qui s’avance en saillie sur le jardin. Avec son sol carrelé, son plafond à la française et ses trois portes-fenêtres, ce salon d'été de forme octogonale semblerait presque rustique si n’était un décor dont l’incroyable raffinement n’a d’égal que l’exotisme.
Le "salon chinois" doit son nom aux dix-huit grands panneaux de bois peints à l'huile qui ornent parois et dessus de porte. Ils furent réalisés durant l'année 1754 par le peintre et architecte toulousain Gilles Pin (1720-1804). Ces décors dans le goût des chinoiseries de Pillement s'inspirent de gravures parisiennes exécutées d'après des dessins de François Boucher. |
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Le mobilier qui accompagne ces peintures est d'origine. Les canapés aux courbes séduisantes ont même été réalisés pour l'emplacement qu'ils occupent encore aujourd'hui afin de s’inscrire parfaitement dans la composition générale. Autour de cette grande pièce centrale, d'autres salons dévoilent des merveilles qui ont heureusement pu nous parvenir sans dommage. De nombreuses tapisseries flamandes de la fin de la Renaissance nous restituent des épisodes de la mythologie dans une végétation minutieusement étudiée.
L'ensemble des tapisseries du château se compose de deux tentures distinctes. La première, qui date du XVIe siècle, comprend neuf pièces créées sur le thème de la guerre de Troie. Quant aux verdures, qui sont au nombre de sept, elles proviendraient de l'hôtel de Chalvet situé place du Salin à Toulouse et auraient été pliées ou découpées pour s'adapter au salon d'hiver de Merville. Il est possible de voir sur l'une d'elles une marque de licier, celle de l'atelier de Jacob Wauters.
L'ancienne salle à manger, devenue aujourd'hui un bureau où se dresse un très original cabinet flamand en olivier, présente encore toute une série de dessus de porte évoquant le peu d'œuvres connues de Jean-Baptiste Van Loo. À l'intérieur de ces dessus de porte sont représentés les membres de la famille sous la forme d'allégories des saisons. Le Printemps revêt ainsi les traits du fils du sénéchal, André-Antoine, qui préserva le château au moment de la Révolution, l'Eté ceux de madame de Chalvet, tandis que l'Automne est figuré par le sénéchal lui-même, le rôle de l'Hiver ayant été réservé à l'oncle Louis-Henri, le généreux grand prieur de l'ordre de Malte.
Dans cet aimable décor, les lits à la française, qui ont conservé leurs merveilleuses garnitures du XVIIe siècle, se marient élégamment avec les consoles rocailles aux lourds plateaux de marbre.
L'ensemble des tapisseries du château se compose de deux tentures distinctes. La première, qui date du XVIe siècle, comprend neuf pièces créées sur le thème de la guerre de Troie. Quant aux verdures, qui sont au nombre de sept, elles proviendraient de l'hôtel de Chalvet situé place du Salin à Toulouse et auraient été pliées ou découpées pour s'adapter au salon d'hiver de Merville. Il est possible de voir sur l'une d'elles une marque de licier, celle de l'atelier de Jacob Wauters.
L'ancienne salle à manger, devenue aujourd'hui un bureau où se dresse un très original cabinet flamand en olivier, présente encore toute une série de dessus de porte évoquant le peu d'œuvres connues de Jean-Baptiste Van Loo. À l'intérieur de ces dessus de porte sont représentés les membres de la famille sous la forme d'allégories des saisons. Le Printemps revêt ainsi les traits du fils du sénéchal, André-Antoine, qui préserva le château au moment de la Révolution, l'Eté ceux de madame de Chalvet, tandis que l'Automne est figuré par le sénéchal lui-même, le rôle de l'Hiver ayant été réservé à l'oncle Louis-Henri, le généreux grand prieur de l'ordre de Malte.
Dans cet aimable décor, les lits à la française, qui ont conservé leurs merveilleuses garnitures du XVIIe siècle, se marient élégamment avec les consoles rocailles aux lourds plateaux de marbre.